The sonic language of myth

Steve Coleman & Five Elements

par Olivier Fassinotti le 13/12/2000

Note: 8.0    

Dernier album en date de Steve Coleman, "The Sonic Language Of Myth" présente la musique du saxophoniste new-yorkais sous un nouveau jour. On avait l'habitude d'entendre un "Five Elements" surtout soucieux de s'aventurer vers de nouvelles voies rythmiques (l'album "Def trance beat" et le monstrueux live au Hot Brass pour ne citer qu'eux) et on trouve sur cet album un collectif qui voit plus grand. Bien entendu, le groupe casse la baraque rythmiquement. On ne se lasse pas des bonnes vieilles recettes de tout bon disque de Steve Coleman: une rythmique impeccable et implacable avec Sean Rickman (batterie) et Anthony Tidd (basse) en pleine forme ainsi que le phrasé épuré du saxo alto du meneur de troupe. Cependant, la recherche musicale du leader du mouvement M'Base s'élargit sérieusement en développant une harmonie plus riche. Cet opus se différencie aussi des albums précédents par la qualité d'ensemble des nouveaux intervenants. On commence avec les quatre violons et le violoncelle qui vous prennent au bide durant une progression harmonique montant en fréquence et en intensité sur "Precession". Puis le tromboniste Tim Albright prend le relais pour un chorus du plus bel effet toujours sur "Precession". On rencontre avec curiosité les voix sombres et intriguantes sur "Maat" et "Ausar". Celles-ci se marient parfaitement au saxo alto (toujours très aérien) de Steve Coleman ainsi qu'aux instruments à cordes. Sur "Seth", par contre, la sauce met trop de temps à monter. Le mélange du chant "parlé" et de la voix basse angoissante de Rosangela Silvestre et du bariton Erik Charlston font penser à du Magma réchauffé. Enfin, l'apparition du vibraphoniste de chez Blue Note Stefon Harris sur "Twelves Powers" est une belle surprise. Le timbre de son instrument s'allie dans la plus grande légèreté au piano de Jason Moran. Vous l'aurez compris, ce disque de Steve Coleman accueille de nouvelles sonorités qui ne sont pas pour nous déplaire. Lui et son nouveau staff étoffé racontent une histoire intense en rebondissements avec un thème récurrent sur chaque morceau. Certes, il faut peut-être un certain temps pour entrer dedans. Mais, une fois qu'on y est, on a du mal à en sortir. Ecoutez la "tourne" de cuivres sur "The gate" et essayez de l'oublier !!