Lotus flower

Steve Turre

par Francois Branchon le 01/03/1999

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
The fragrance of love


La déception du mois. Steve Turre au fil de ses albums précédents avait su ouvrir son jazz à des sonorités nouvelles, ornant de ses soli de conque (son coquillage fétiche !) ses rythmiques festives et ses mélodies irrésistibles. A-t-il voulu prouver qu'il était un authentique jazzman, capable de pondre une musique académique ? A la tête d'un quintette, il signe donc un fracassant retour dans les rangs, jouant une musique convenue et sans surprise, de laquelle rien ne dépasse mais à laquelle manquent en revanche, comme un vide béant, l'originalité et les sonorités personnelles d'avant. Plus grave, l'omniprésence de Regina Carter, dont le violon inonde les morceaux d'une horripilante ambiance à la Stéphane Grappelli. Même si le trombone (instrument sensuel par excellence) et la ballade "The fragrance of love" valent la plus fine des ganaches au chocolat, "Lotus flower" ne fera oublier aucun des albums précédents, surtout pas "Rhythm within", sommet entre les sommets, album île déserte avec sa reprise possédée du "Morning" de Yusef Lateef.