| | | par Laure Delsaux le 22/06/2004
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| Steve Wynn est un "song writer" aussi attachant que sous estimé de la scène rock américaine. Ancien guitariste du groupe de Los Angeles Dream Syndicate, il poursuit depuis une dizaine d'années une carrière solo discrète et sans faille, creusant inéluctablement le sillon du rock américain.
"Here come the miracle" est son neuvième album (et premier double) de sa carrière. Enregistré à Tucson le fief de Giant Sand, le disque fait figure de bilan, présentant ce que sait faire de mieux Steve Wynn : un voyage obscur dans l'Amérique des grands espaces.
L'album est à la fois lyrique et sombre dans une atmosphère de roman noir sur fond de paysage hostile. Des rocks "mid-tempo" s'enchaînent avec des morceaux torturés, "Here come the miracles", qui rappellent la hargne toute retenue de Neil Young & Crazy Horse et le blues souterrain de Lou Reed. Il ressort aussi des influences psychédéliques et de rock garage, "Southern california line" et "Smash myself to bits", qui donnent une dimension mythique à l'album sans tomber dans la surenchère ou la caricature. Enfin quelques mélodies sereines accompagnées par un clavier cristallin, "There will come a day" et "Morningside heights", mettent en avant les influences californiennes du disque.
La présence de quelques amis musiciens : Chris Cacavas (ex Green on Red), Howe Gelb et John Convertino (Giant Sand / Calexico) rajoute de la cohésion à cet album qui bénéficie pour une fois d'une production d'envergure. Avec "Here come the miracles", sans doute un de ses meilleurs album, Steve Wynn s'impose comme un auteur élégant et sobre de l'Amérique désenchantée.
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