| | | par Emmanuel Durocher le 04/12/2006
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| "SiliciuM" fait suite à des "Jours meilleurs", "La chute des corps" et son homologue chimique "SodiuM" ; SvenSson, quand il ne taquine pas sa guitare est docteur en biotechnologies, cette double personnalité semble se retrouver dans ses morceaux comme si le chanteur étudiait les possibilités de réconcilier la rigueur scientifique, le romantisme abstrait et la poésie noire en recherchant une formule de la mélancolie ou un principe fondamental de la dynamique de l'âme.
Pour l'aider dans sa quête, le Toulousain s'est doté d'un laboratoire hétéroclite digne d'un alchimiste des temps modernes : une basse échappée du "Disintegration" de Cure, des ambiances sombres héritées de Joy Division ou Bauhaus, une voix à la Murat ou à la Miossec version post-adolescente et des paroles opaques comme dans tout bon manuel scientifique : les alpha et les oméga se baladent dans "SiliciuM" alors qu'un ange se dissout dans "Tout l'or du monde". Les symptômes de cette quête sont parfois sévères puisque SvenSson déclare psycoter et semble être victime d' "Echolalie", ce trouble psychologique, tendance spontanée à répéter systématiquement tout ou une partie des phrases, habituellement de l'interlocuteur, en guise de réponse verbale. Mais la recherche semble porter ses fruits car les cadavres qui se décomposent dans son cur y font pousser des fleurs comme on peut l'entendre dans "Décomposition".
Poésie absconse et rimes incertaines, SvenSson est un conteur romantique pas toujours facile à saisir mais qui délaisse la facilité, d'ailleurs, se comprend-il toujours lui-même ? |
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