For all the beautiful people

Swell

par Francois Branchon le 01/10/1998

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Swill 9
Something to do
Tonight
Don't you know they love you


Il y a avant tout cette ligne de basse, linéaire et obsédante, qui tire les morceaux vers le bas, au ras d'un tapis mouvant, sur lequel on rampe presque avec volupté, contemplant le monde du dessous de Swell. On se sent parfois soulevé ("Swill 9"), mais ce n'est que le passage soudain d'une bordée de violons suaves... Une musique qu'on sera bien en peine de qualifier, mais dont le charme est impressionnant, rendant carrément accro, tant il est difficile de décoller du crane "Off in my head", "Something to do" ou "Tonight". Les deux électrons libres de Swell, David Freel et Monte Vallier, sont d'anciens compagnons de squat de Mark Eitzel et de son défunt American Music Club. Et comme lui abonnés aux mêmes affres de l'anonymat. Emplie de richesses harmoniques, trouvailles sonores, combinaisons d'instruments, petits gadgets (meuglements ! ), rythmes jouant la répétition jusqu'à l'hypnose ("Tonight", "Something to do"...) ou réminiscences du psychédélisme allemand des seventies (guitare acoustique, plages d'orgue et voix en écho) sur le redoutable "Don't you know they love you", la musique de Swell est simple sans être simpliste, sommaire et profonde, floue et limpide. Mais plus que montrer leur musique, ils semblent simplement la donner à entendre, se contentent d'être sans vouloir paraître, écartant simplement le rideau en invitant à regarder et à partager. Justes et vrais, ils en deviennent évidents. Un groupe plein de style, comme le furent avant eux The Auteurs, Deus ou Morphine.