La mémoire insoluble

Tanger

par Francois Branchon le 01/06/1998

Note: 5.0    
Morceaux qui Tuent
La valse des amants


Confusion et opacité prévalent à l'écoute du deuxième Tanger. Si les références musicales n'ont prétendument pas varié depuis le premier album, à savoir la musique progressive rock des 70's ("L'explication" renvoie à Soft Machine, "Facel Vega" rappelle Melmoth ou Dashiell Hedayat) et le free jazz (les derniers Coltrane, Pharoah Sanders), on retrouve aussi des emprunts au Velvet Underground (l'intro de "L'imparfait" photocopie celle de "What goes on"), à Dominique A (les vocaux de "L'auréole") et un plagiat de Gainsbourg ("Chlo' des Lysses") mais surtout, jamais cette musique n'arrive vraiment à se transcender, restant au niveau de l'exercice de style (les cuivres jazz 40's sur "Man story" ! ). Le seul et paradoxal moment de "vie" est la très belle évocation de deux amants noyés, dont "les corps illuminent la rivière de leurs yeux grands ouverts" ("La valse des amants"). C'est un peu court et décevant pour un groupe qui était plutôt prometteur, mais qui semble se précipiter (leur premier disque date de moins d'un an ! ) et intellectualise à outrance sa sortie des sentiers battus.