 Blues Rock | | 2010 | Album Original | Un CD Bang! 2010 |
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SPIRALE | 
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| | | par Fabien Gabaig le 04/03/2014
| Morceaux qui Tuent Chamber of desire Garden of the Medicis Gentleman in black Phantôme demoiselle
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| Le nom des Panther
Burns, le groupe qui accompagne Tav Falco, viendrait d'une vieille légende rurale
née dans le Comté de Greenville (Mississippi). On raconte qu'à la
fin du XIXe siècle, une bête sauvage rôdait aux alentours de la
plantation et terrorisait les habitants. Les autochtones finirent par
capturer le fauve et la mise à mort, toute en nuances southern
gothic, se fit par immolation. Falco a choisi cet animal-totem en
hommage aux divins feulements de son agonie vécue dans les flammes.
Sainte Mère de la Combustion, waouh, ça c'est de la mythologie pour
honky tonks ! Même si John Ford nous avait prévenus – quand la
légende surpasse la réalité alors imprimez la légende –
ceux qui ont eu la chance, tout récemment, de voir les Panther Burns
incendier une salle de concert à coups de riffs rockabilly savent
que, légende ou pas, la flamme n'est pas morte.
"Conjurations",
après avoir été refusé par différentes officines de l'industrie
musicale, a été enregistré à Paris, du côté de
Saint-Germain-des-Prés, dans un lieu resté secret. On y retrouve
tout l'imaginaire et les thèmes de prédilection de Falco –
l'érotisme pervers, les amants maudits et un long défilé de femmes
fatales – mais, au-delà du romanesque et des talents d'écriture,
ce disque évolue dans le sillage d'effluves lointaines et baroques,
quasi mystiques, que l'on associe spontanément aux cabarets, aux
bars du Sud et aux milongas argentines. Le blues y est métissé de
tango ("Tango fatale", "Secret rendez-vous"). Des ballades
au romantisme extravagant sont accompagnées au clavecin (Bertrand
Burgalat officie au clavier, en tant qu'invité, sur "Chamber of desire" et "Garden of the Medicis"). La country s'y fait
voluptueuse et languide ("Phantôme demoiselle") et, deci delà,
les Panther Burns paient également leur tribut aux barons de Memphis
et du Delta : la fuzz grésillante sur "Administrator blues", le
rock'n'roll vénéneux de "Sympathy for Mata Hari" ou encore le
swamp sauvage de "Gentleman in black", sorte d'autoportrait de
l'artiste en voyou insaisissable. Charlie Feathers, Jim Dickinson,
Leadbelly. Les oriflammes des Etats du Sud et du Tennessee flottent
sur "Conjurations" aussi sûrement que les bonnes marques de
whisky trônent nonchalamment derrière le comptoir.
Ce disque aurait
paraît-il été enregistré à l'arrache. C'est aussi sans doute ce
qui lui confère d'emblée une certaine spontanéité ainsi que cette
patine légèrement surannée et magique. Au milieu de tant de
disques formatés et surproduits, cette séance pour amants dérangés a le
charme d'une autre époque. C'est une petite merveille décalée et
insolite, sans aucun rapport avec l'air du temps, hantée de bout en
bout par la voix inimitable de Falco, cette voix qu'un journaliste,
il fut un autre siècle, avait comparée à rien de moins que celle
de Marlene Dietrich en train de chanter sous la torture... Mein Gott, la ballade postée en bas de page vous permettra d'en
juger.
TAV FALCO AND THE UNAPPROACHABLE PANTHER BURNS Ballad of the rue de la lune
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