Endless arcade

Teenage Fanclub

par Jérôme Florio le 10/04/2021

Note: 7.5    

Après une décennie 1990 qui les a vu marquer de leur empreinte la pop britannique, les Écossais du TFC ont adopté depuis l’an 2000 un rythme aussi excitant qu’un échéancier de remboursement d’emprunt bancaire : un (bon) disque tous les cinq ans. Teenage Fanclub dispose d’un énorme capital sympathie, un groupe de copains soudés que l’on se plaît à retrouver de loin en loin... avec un pincement au cœur : "Endless arcade" est leur premier disque sans le membre fondateur et bassiste Gerard Love.

"Endless arcade" conserve intact le fond de sauce power pop mélodique qu’ils maîtrisent à la perfection, en faisant discrètement affleurer un côté pop sixties à la Byrds, légèrement psychédélique. Une influence présente dans l'ADN du groupe depuis le départ, avec Big Star surtout, ce qui les démarquait à l'époque des crâneurs anglocentrés de la vague "brit pop". Un voile diffus recouvre aujourd'hui la voix de Norman Blake : la pop ligne claire du groupe cache peut-être quelque chose d'énigmatique, insaisissable, qui fait la longévité de Teenage Fanclub.

Donné tel quel, "Endless arcade" est sans surprise et peut donner l’impression de pantoufler. C’est peut-être un problème de séquençage : je conseille vivement d’écouter le disque à l’envers (l’ordre des chansons, pas vous). "Living with you", ainsi remontée en deuxième position, est une excellente rampe de lancement et l’énergie se maintient avec "Back in a day" et "In our dreams", que suivent deux titres agréables en mid tempo. "Everything is falling apart" (enregistrée il y a deux ans avec l'arrivée de Euros Childs aux claviers) et "Warm embrace" remettent un coup d’accélérateur avant l’assez banale "Endless arcade". Pour finir, "Home" (sept minutes), avec son long solo de guitare un peu plombant dans le sens de lecture initial ; mais ainsi placée en fin de parcours, la chanson se transforme en bonne piste d’atterrissage.




TEENAGE FANCLUB Everything's falling apart (Clip 2019)