| | | par Jérôme Florio le 28/01/2008
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| "A fabulous lunch" a été servi en accompagnement d'une projection de films de Stan Brakhage. Il a été enregistré en live, lors du festival "Schermo sonoro Cinemazero" à Pordenone (Italie), par un groupe formé en 2001 spécialement pour jouer sur des oeuvres avant-gardistes : le concept est d'interagir avec la projection, d'improviser pour obtenir un équivalent sonore à ce qui se passe à l'écran. Brakhage peignait à même la pellicule : de même, Text of Light sculpte l'espace sonore - à la tronçonneuse de précision.
L'équipe des as de la perceuse comprend notamment le guitariste Lee Ranaldo (Sonic Youth) et Ulrich Krieger, saxophoniste qui a eu l'idée saugrenue de transcrire "Metal machine music" de Lou Reed pour l'ensemble contemporain Zeitkratzer - enfin ici, niveau pénibilité, c'est quand même un cran en-dessous de "Mmm". Le cinéma expérimental, c'est bien pratique : non linéaire, non narratif, il permet de faire un peu ce que l'on veut sans craindre la perte de synchronisation ("A fabulous lunch" passerait mal sur du Buster Keaton, par exemple). Chacun peut ainsi couiner dans son coin, ou ensemble, sans que personne n'y trouve à redire. Certains des musiciens de Text of Light suivent ce qu'il se passe sur le film, d'autres ne regardent pas l'écran et réagissent aux propositions des premiers : cela donne un flux sonore maîtrisé et ininterrompu, traversé de bruits électroniques, de faux solos de saxo, de batterie free
Text of Light est un digne contemporain de John Zorn (sa série des "Filmworks" sur le même matériau), pour une rencontre rock-art dont la tradition remonte jusqu'à la musique crissante du Velvet Underground pour les films d'Andy Warhol ("Chelsea girls"). A la différence que l'expérience brise-tympans dure ici une heure et pas quatre. |
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