Sunshine hit me

The Bees

par Rodrigue Ducourant le 11/03/2002

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Punchbag
Sunshine
Lying in the snow


L'île de Wight est une île tropicale : ça vous fait rire ? Rassurez vous moi aussi je me suis fait avoir. Et pourtant il s'y passe des choses musicalement aussi déconcertantes qu'un bouleversement climatique : une scène plus insulaire encore que l'Angleterre et par ailleurs rebelle aux conventions musicales que l'on veut nous imposer. Ainsi, on ne sera pas étonné d'être étonné (surtout la première fois) par cet album de The Bees. Il part dans tout les sens, très (trop ?) vite. Aucun morceau ne ressemble au précédent. Violente, la première écoute ! On se dit que Aaron et Paul ont assimilé à une vitesse vertigineuse de multiples courants musicaux, dont ils s'affranchissent avec une liberté et une intelligence mélodique frisant l'arrogance. On n'a plus l'habitude d'une liberté pareille dans la production pop actuelle. Alors on réécoute parce que le salut de nos oreilles (leur déformatage) en dépend. "Use me like a punchbag" : dès le départ, nos abeilles préviennent sur un morceau qui n'est pas sans rappeler les Gastr del Sol. Violence morale sur "Angry man", recrachant les errances jazzy d'un Prince. "Trophy" où "je vous assure que les Beatles étaient un groupe de reggae", on commence à chauffer... Plus loin, Aaron et Paul dessinent un "Sunshine" à faire rêver les High Llamas. "Lying in the snow" vous téléporte dans le premier Blur. Et le décalage continue jusqu'à "Sky holds the sun" sous influence Burt Bacharach. Mais le plus tuant dans cet album est finalement cette langueur complètement attachante (le fil conducteur) qui fait de "Sunshine hit me" un disque à combustion lente, terriblement addictif. Je dois l'admettre : 'The Bees m'a tuer'... et le soleil cogne fort sur l'île de Wight.