Famous among the barns

The Ben Taylor Band

par Jérôme Florio le 25/11/2003

Note: 4.0    

Fini les baba-cool, voici les bobo-cool : distilleurs de messages à inspiration écolo ("Let it grow", "I am the sun"), porteurs de ce qu'ils voudraient être des bonnes vibrations et de l'énergie positive... et surtout très mous.

Ben Taylor est le fils de Carly Simon et James Taylor (aux choeurs sur "Just like everyone else") ; sa voix oscille entre le chant d'un Anthony Kiedis (Red Hot Chili Peppers) au repos et la soul rentrée de Ben Harper, mais avec un phrasé moins intéressant et plus linéaire. Taylor écrit le plus souvent des textes anodins ("No more running away"), et quand il verse dans l'observation de la vie à la dérive d'une pauvre fille ("Day after day"), ça ne casse pas des briques non plus. Le disque ne commence pourtant pas si mal, avec le groove pourtant trop ripoliné de "Island", qui laisse planer un doute sur la suite. Qui sera bien trop lisse, à l'image de la photo du groupe, cheveux savamment dérangés et tenue négligé chic. Tout est décidément trop dénué d'aspérités, tout glisse sur nous, comme l'eau d'une pluie qui ne mouillerait pas ("Rain").
Plutôt que d'écrire un texte balourdement new-age à la gloire des champignons qui font rire ("Mushroom dance"), The Ben Taylor Band ferait mieux de sniffer un gros rail de coke : ça doperait les lénifiantes "Safe enough to wake up" et "A good day to be alive" (à la très moche programmation rythmique).

Une sorte de rock végétarien tout propre, sans rage, qui bouffe des sushis du bout des baguettes. On guette sur la pochette de "Famous among the barns" la pastille verte, la garantie sans plomb : pas de chance, nous on préfère la viande rouge et la pollution des usines de Detroit.