The darkest hour is just before dawn

The Birdwatcher

par Olivier Santraine le 02/10/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Dawn


L'ambition de ce disque est de servir de bande son au lever du soleil. Pas de panique, vous n'êtes pas face à une compilation zen avec chants de marsouins et bruit du vent dans les sapins, mais d'un très bon disque de post-rock. Tout commence par une introduction instrumentale atmosphérique, "Cutting rope", très proche du Labradford de "A stable reference" (une influence qui hante tout l'album). L'ambiance se dessine là, sous les traits de la brume, du petit froid qui glisse, qui ondule au dessus du sol. Puis vient "First bright tide", une chanson qui s'accélère de plus en plus vers un grand temps calme à la voix susurrée pour finalement déboucher sur un final bruyant. Les autres titres sont du même acabit, de longues envolées musicales aux mouvements variés, qui s'élèvent difficilement, comme collées au sol. On tient peut être là l'origine du nom du groupe, le meilleur moment pour voir les oiseaux est quand ils sont au sol, tôt au petit matin froid, les ailes engourdies. L'ornithologue en question se nomme Dan Matz, un activiste underground qui a quitté son Austin natal au Texas pour se perdre à Brooklyn. D'où la dualité des ambiances, entre country blues incongru "Little birdy" et échos métalliques saturatés, "Dawn". Ce dernier est d'ailleurs un superbe titre, tout en mouvement, qui commence très calme, très sombre, très tendu, pour dériver sur un chant glacé, puis une partie mélodique presque pop et une fin bruyante qui se meurt sur un son frappé contre lui-même. Ne vous fiez pas à la première écoute, assez froide. L'aube a toujours su récompenser ceux qui faisaient l'effort de venir l'admirer. A noter que ce premier album de Birdwatcher est distribué par Talitres (petit label de Bordeaux), tout comme l'excellent album de Brando (chroniqué le mois dernier). Un catalogue pour l'instant irréprochable qui risque vite de devenir indispensable.