| | | par Chtif le 06/04/2007
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| Déçu, déçu. Pourtant, on en attendait beaucoup de ce live des Black Crowes, fier étalon des chevauchées sudistes, encore un de ces groupes avec deux frères aux commandes dans la lignée des tribus Allman ou Van Zandt, à croire que les liens du binaire qui tâche ne se tissent quavec ceux du sang. Adoubés par Jimmy Page qui les embaucha comme backing-band sur une tournée commune en 2000, voilà plus de vingt ans que Chris et Rich Robinson biberonnent leur hard-blues aux solos de quatre minutes et aux riffs coulés dans le bitume.
"Freak 'n' roll... into the fog", donc, enregistré à San Francisco en 2005, après un break de trois ans. Ça pourrait démarrer en trombe, mais demblée quelque chose cloche : on aurait aimé un saloon crassouillard, on se retrouve avec "(Only) halfway to everywhere" qui sépoumone sur fond de cuivres soul, façon gros show avec la bannière étoilée en arrière-plan. Pour un peu, on verrait James Brown esquisser des pas de danse sur le ring comme dans Rocky 4. Peut-être que le son nest pas assez fort pour apprécier : grimpette sur le volume et cette fois, ça va mieux, on samuse à chercher les références, Aerosmith sur "Sting me", The Band sur "Welcome to the goodtimes"
Les guitares bien pluvieuses du hit "Soul singing" rassurent, le final de "My morning song" fait toujours son petit effet, mais très vite on déchante : les morceaux se suivent et se ressemblent. Je ne sais pas qui a dit que le rock se déguste sur 2 minutes 30, mais les Black Crowes devaient être en virée ce jour-là : les jams séternisent, on en trouve à foison sur toute la première moitié du disque. Au bout de quelques morceaux, on regarde sa montre et la playlist : il reste encore les deux tiers à senfiler.
Et le pire reste à venir : les Black Crowes croient bon de nous refaire le coup de lintermède acoustique, sur quatre morceaux interminables (oui, comme Led Zeppelin avec son enchaînement "Thats the way" - "Bron yr aur stomp" - and co., autrement dit la partie la plus chiante de leur répertoire). La dernière partie rebranche les cordes, mais la sauce reste au fond du bol : le mid-tempo prédomine, mais même quand le rythme semballe, les guitares donnent limpression de sennuyer ferme, de se contenter de faire ce quelles savent déjà faire. La faute à une mécanique trop bien huilée qui accumule les poncifs rockn rolliens (et le coup du solo de sax, et le coup de lharmonica qui saffole, et le Bo Diddley beat de rigueur
). La reprise finale de "The night they drove 'ol Dixie down" (The Band, encore) devrait nous consoler, mais bon... pourquoi pas le "Star spangled banner" tant qu'on y est ?
Chuck Klosterman, le critique de Spin, écrivait dans son bouquin "Je, la mort, et le Rockn Roll" que chaque mâle au monde a, un jour, sa période Led Zep. Ça dure 6 heures ou 6 ans, mais cest ainsi. Une question dhormones. Il faut croire que la mienne est passée. Et ce nest pas les Black Crowes qui vont la ressusciter.
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