| | | par Jérôme Florio le 23/04/2004
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| The Constantines n'ont pas du tout la dégaine fatiguée d'Eddie Constantine jouant le privé Lemmy Caution : au contraire, ce groupe américain est une boule de nerfs en pelote et bien compacte.
The Constantines ont été comparés à Bruce Springsteen, et c'est sans doute à cause de Bryan Webb, chanteur à la voix mâle et rauque qui s'éraille à souhait quand elle a des envies de décollage. Pour le seconder, un gang bien soudé qui n'a pas peur d'évoluer en milieu hostile, sorte de E Street Band composé d'as du rock déconstruit à la Sonic Youth.
Au démarrage de leur second disque, "National hum" est un coup de semonce qui cueille à froid, avec sa jungle touffue de guitares traversée le pied au plancher. "I'm learning to survive", entend-on sur "Insectivora" : si la vie est une jungle, autant l'affronter de front dans un bolide bien chromé. "On to you" n'a pas la patine années 50 de la "Thunder road" du Boss, mais celle bien calcinée des combats d'aujourd'hui.
Ce mélange épique de charges héroïques et d'intransigeance sonique rend certains titres assez enthousiasmants : "Shine a light", "Young lions". Des churs, quelques notes de piano font débuter le dernier tiers du disque de manière moins abrasive, mais toujours dans des climats heurtés ("Poison"). "Scoundrel babes" recommencer à cogner dur, avant que la conquérante "Tank commander" ne vienne en fin de parcours tout ratiboiser sur son passage. La voix incendiaire de Bryan Webb y passe le paysage aux lance-flammes.
"Shine a light" s'achève brillamment avec "Sub-domestic" : Webb, harmonica en main, y démontre un beau tempérament de storyteller rageur. On parlera désormais sans honte de rock héroïque en pensant aux Constantines. |
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