Holes in the wall

The Electric Soft Parade

par Olivier Santraine le 20/02/2002

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
There's a silence
Sleep alone


The Electric Soft Parade, ou l'histoire des deux frangins White (à peine vingt ans) qui donnent des leçons de rock. On découvre leurs visages dans le livret, Tom, brun coiffé à la baggy-manchester (cheveux sur les yeux et les oreilles) et Alex, blond aux cheveux courts, tout les deux mélangeant classicisme et rébellion teenage. Tout à fait comme leur disque, terriblement pop rock, terriblement british et terriblement classico-rebelle. Il y a à boire et à manger dans "Holes in the wall", mais on a du mal à décider si la marchandise est périmée ou s'ils ont préparé une bonne vieille recette. Sa sonne tellement brit-pop que l'on croirait par moment à une compilation du label Création circa 1995. "Start again" par exemple, qui ouvre l'album : du Teenage Fan Club, du Ride voire du Boo Radleys (gros son de guitare saturé qui part en mélodie simple avec le chant mouliné au vocoder). Idem pour "Empty at the end", du pur Supergrass avec des 'yeah yeah' roublards en fin de couplet et un refrain très mélodique. C'est quand même très efficace et on se retrouve avec le génial "There's a silence" devant sa glace, les cheveux en désordre, sur les genoux, une guitare imaginaire dans les bras, le T-shirt arraché. Pour se calmer, The Electric Soft Parade fait aussi dans la belle ballade mélancolique pop, entre Travis et le Teenage Fan Club (encore). Assez réussis aussi, "Holes in the wall" parfait pour les journées londoniennes pluvieuses et le superbe "Sleep alone" qui donne envie de tomber amoureux. Après les louanges, ce qui fâche, le coté sombre du disque qui se perd dans un peu n'importe quoi. "Silent to the dark" par exemple, débutant par un couplet très accrocheur, assez fragile pour être touchant mais s'échouant sur un refrain trop facile, vite écœurant. Idem pour le break, limite Muse assagi mais avec la même couche de graisse. Celui-ci est répété ad nauseam (ça arrive vite) sur un lit de guitares suintantes et finit électro (ne manquait plus que ça !) avec du piano (tant qu'on y est !). Bref neuf minutes qui auraient pu n'en faire que deux et qui semblent durer une plombe. Certains titres donnent aussi l'impression de boucher les trous (dans le mur), l'inutile "It's wasting me away", super slow guimauve à tomber les minettes (période 11/12 ans). Les deux frangins n'inventent donc rien, ont fréquenté la même école anglaise que Blur, les Jam ou les Who. Ils développent suffisamment d'énergie pour que leur album soit globalement attachant mais gare au futur. On en a connu d'autres qui ont tout dit au premier disque, brûlé toutes leurs cartouches pour bien vite vieillir (Shed Seven). "Holes in the wall" finit d'ailleurs sur ces mots "I'd better never see you again". Prémonitoire...?