Grin groove

The G-Man

par Martin Dekeyser le 19/06/2002

Note: 6.0    

Derrière The G-Man se cache Scott G, critique musical californien dont les activités s'étendent également à la création publicitaire. Son album "Grin groove" mélange diverses influences (électro, house...), le tout dans un carcan pop électronique ouvertement déclaré. Il s'est attelé seul (bien qu'accompagné d'une multitude de machines qu'il prend pour des jouets) à la conception de cet album qui lui permet de faire étalage de ses capacités vocales (on notera quelques accents à la Bowie) et instrumentales (percussions et guitares). Malheureusement, les prétentions du G-Man sont à revoir à la baisse. Comme quoi il ne suffit pas d'avoir du courage et de la bonne volonté pour faire un album intéressant. Pour tenter de mieux cerner cet album, il me faut m'axer sur ses collages de discours et ses paroles explicitement cyniques dont les thèmes sont hédonistes et donc sexuellement explicites. On peut sur ce point rapprocher sa démarche de celle d'un artiste comme Gonzales tout en signalant que ces syncrétismes affichés sont la plupart du temps factices. La mode est actuellement aux discours volontairement sardoniques. Si j'ai pu souligner la qualité d'une Miss Kittin (et de Gonzales dans une moindre mesure), c'était pour mieux constater par la suite un recyclage intempestif de ce type d'attitude dans la scène électro qui en arrive à épuiser toutes les capacités d'un tel discours. La désillusion est telle que j'en arrive à remettre en question la pertinence de manière générale de tels discours qui semblent en fin de compte contribuer au ludisme ambiant bien plus qu'à le dénoncer. On ne lui reprochera pas malgré tout d'adopter l'attitude de ses contemporains. Puisque l'art se résume maintenant au divertissement, le moindre mal serait de permettre à ce type d'artiste de survivre puisqu'ils ne font après tout que la même tambouille que d'autres bien mieux lotis.