On grace & dignity

The Golden Dregs

par Jérôme Florio le 01/04/2023

Note: 6.5    

Auteur de deux disques sous le nom de Golden Dregs ("Lafayette" en 2018, "Hope is for the hopeless" en 2019), Benjamin Woods s’est vu contraint et forcé de retourner vivre chez ses parents à Truro, dans les Cornouailles, au début du premier confinement lié à la pandémie de Covid. Il y a composé les chansons de "On grace & dignity", en faisant attention à ne pas faire trop de bruit : il semble chanter très près du micro, d’une voix grave et rentrée de crooner qui chuchote. On pense à Kurt Wagner (Lambchop), Richard Hawley, ou encore Matt Berninger (The National) ; mais comme ce dernier, la diction est pâteuse, d’une séduction ennuyeuse. La tonalité intimiste de ces chroniques de la ville de Truro est soulignée par des arrangements ouatés : souvent des boucles de piano ou de claviers, sur lesquelles se greffent des instruments au son chaud et libres de leurs mouvements (le saxophone joué par Hannah la sœur de Benjamin, une basse électrique) ou des chœurs. "Vista" a un groove plus marqué, presque soul (comme Lambchop avec "Nixon" en 2000). C’est un drôle de choix de placer "Vista" et "Sundown lake", les titres les plus rythmés et réconfortants, en fin de disque, presque une petite provocation : cela a pour effet de finir sur une note plus exaltante, à condition de ne pas s’être assoupi avant.



GOLDEN DREGS American airlines (Clip 2023)