For the season

The Gris Gris

par Jérôme Florio le 02/03/2006

Note: 8.0    

A San Francisco, le rock psychédélique est comme chez lui depuis le milieu des années 60 - le quartier de Haigh Ashbury, ses groupes emblématiques Grateful Dead, Jefferson Airplane et Quicksilver Messenger Service... The Gris Gris, emmené par Greg Ashley, se pose en héritier direct d'une tradition somme toute locale !

Dans la définition que donne Wikipédia* du rock psychédélique, on lit que ce genre est "caractérisé par une construction rythmique peu complexe et hypnotique, des mélodies répétitives et pénétrantes, des solos instrumentaux longs et tortueux, modelés d’effets sonores tels que la wah-wah et la distorsion, le tout dans des morceaux généralement assez longs." Conforme au programme, "For the season" ravira les amateurs des franges rock sixties les plus débridées. Et les autres aussi, car Gris Gris échappe à la fois à l'écueil de la fascination d'antiquaire et de copiste doué bien au chaud dans sa niche psyché-pop.

Le deuxième album du groupe présente tous les signes extérieurs du néo-rock psyché : le visuel, le "concept" – un disque divisé en deux "faces", la première présentant six chansons enchaînées (abusivement définie comme une "suite"), la seconde plus classique en apparence. A priori on peut avoir peur, le risque étant de jouer n'importe quoi pour faire genre rock barré : mais Gris Gris convainc grâce à des chansons assez solidement écrites pour subir toutes les distorsions de rigueur – ce que l'on peut vérifier en écoutant une récente session acoustique de Greg Ashley sur Aligre FM.
"For the season" séduit par la qualité des arrangements et la variété des ambiances proposées. A chaque titre un traitement particulier : collision d'un saxo épileptique free-jazz avec "Interstellar overdrive" de Pink Floyd ("Ecks em eye"), lardages de trémolos de guitare à la Link Wray ("Cuerpos haran amor extrano"), un "Pick up your raygun" têtu comme le "Paint it black" des Stones. Et des passages plus posés : un accordéon sur "Mademoiselle of the morning", de la romance teenage ("The non-stop tape"), un titre médicamenteux qui claudique ("Medication #4").

Et même si je n'avais pas aimé le disque, pas question d'écrire une critique négative – je n'ai aucune envie de contrarier le pouvoir Vaudou !

* Wikipédia, encyclopédie de l'internet libre

NB : Ecouter aussi sur le blog Sefronia, la session acoustique Planet Claire Gris-Gris à l'oeil