Fire of love

The Gun Club

par Francois Branchon le 19/05/2000

Note: 9.0    

Un jeune chanteur formaté Vivendi-Canal+ déclarait récemment que Jeffrey Lee Pierce était vulgaire. Bigre, le jeune homme à la mode doit mal maîtriser la langue française : Jeffrey Lee Pierce était certes un bonhomme grossier et très mal élevé, mais vulgaire sûrement pas. Si le pantin Gap avait été en âge de tenir debout devant une télé en 1981, il se souviendrait de la claque qu'était "Sex beat" ! Mais non, "Sex beat" ce n'est pas sale, juste un des morceaux fétiches de l'émission rock "Megaherz" d'Alain Maneval, quand elle squattait des samedis après-midi entiers l'écran de TF1 (avant que la primaire chaîne ne soit privatisée). A la tête de son Gun Club tout juste formé, Jeffrey Lee Pierce éructait, postillonnait, écrasait les pieds de ses musiciens (Kid Congo Powers à la guitare ! passé plus tard chez les Cramps) mais crachait une putain d'énergie brute et coulante, violente, fluide, teintée de blues (reprise du "Preaching the blues" de Robert Johnson), de rockabilly ("Fire of love" de Jody Reynolds) qui donnait une furieuse envie de remuer... Enfin ce truc qu'on appelle le "rock" quoi. "Fire of love" est le premier album du Gun Club. Tous ceux que le grand blond décoloré a fait bander y retrouveront bien entendu "Sex beat". Les autres peuvent s'attendre à la trique du mois. Et ? Jeffrey Lee Pierce à "NPA" ? Ah non, ça va pas être possible coco, car vois-tu il est mort.