Blue

The Mission

par Olivier Vancaemerbeke le 25/09/1998

Note: 6.0    

Un jour c'est sûr, il y aura un rivival new wave-gothique. Oh pas tout de suite, rassurez les enfants. Pas avant que les derniers avatars aient définitivement rangé leurs colifichets de templiers et leur boite de khôl. Et, sera-ce pire que les actuels engouements easy et disco ? En attendant la réponse grâce aux compils avec plein de vrais morceaux de Joy division, Souxsee, Chameleons et autres Sisters, les nostalgiques pourront jeter une oreille sur le dernier The Mission. Nés des cendres des Sisters of Mercy, le groupe n'a pas dérogé à la règle toute britannique de la formation kleenex. Une paire de singles très bien foutus les propulse quelques mois durant coqueluche mondiales, avec disques d'or et tête d'affiche à Reading (en 1988 je crois), à la clef. La suite est classique : problèmes avec la maison de disques, puis entre les membres et surtout une inspiration qui se tarie. "Blue", huitième album d'un groupe né il y dix ans n'est pas un album gothique. Cela fait d'azilleurs une pare d'albums que Wayne et ses missionnaires ont une position (!) plus sobre : look moins typé et orchestrations plus classiques. "Blue" reste pourtant à réserver aux fans des débuts, même si la chose commence pourtant fort bien. "Coming home" qui ouvre l'album est un excellent titre plein de haine et de guitares qui dérapent dans tous les sens. Le deuxième, "Get back to you", sorte de U2 jouant son Rolling Stones, étonne. On se dit, "tiens, ça alors, palsembleu, si je m'attendais", et d'autres balivernes. Mais on retombe trop vite dans l'archi-entendu : lyrisme, rythmique pesante, guitares saturées d'effets... Rien de bien excitant. Allez, je sauve du lot "That tears shall drown the wind" pour sa belle mélodie mélancolique et surtout le P.J. Harvey'esque "Dying room". Les optimistes diront qu'ils ne sont pas surpris d'être déçus.