Always outnumbered, never outgunned

The Prodigy

par Martin Simon le 29/09/2004

Note: 2.0    

Et rebelote... Sept ans après "The fat of the land", Liam Howlett et sa bande font encore des leurs. Ce n'est plus une révélation, ça n'a rien de surprenant, et c'était prévisible.

Si "Always outnumbered, never outgunned" ressemble étrangement aux albums précédents, il n'y a ici pas de quoi s'enthousiasmer : très pauvre, le disque jette en pâture des morceaux construits de façon chaotique ; et comble pour un groupe dont le succès repose en partie sur le teasing commercial (rappelez-vous "Firestarter" ou plus récemment "Baby's got a temper"), il n'y a aucun tube en vue... Et pourtant... On ne leur retirera pas, The Prodigy est l'inspiration d'une époque. The Prodigy savait enflammer les dance-floors de leur fièvre électro-punkisante gentiment violente pour ce qu'il nommait "génération déjantée". Mais la roue tourne, et en restant sur des bases big beat désormais obsolètes, le résultat ne pouvait qu'être saoulant.

Grosso modo, ce nouvel album ne déroge pas aux règles : amplis qui saturent, nombreux effets électro, et un peu de hip hop pour rester dans la mouvance ("Wake up call", "Get up get off"). Mais ce coup-là, l'ensemble manque cruellement d'idées, et ce malgré quelques featurings de qualité (Princess Superstar, Kool Keith,…) et de charme (l'actrice Juliette Lewis – récupérée pour un clip ?). Souvent, on n'entendrait presque que des samples (pour ne pas dire bruitages, entre sonneries de téléphone, klaxons et cloches désaccordées) maladroitement assemblés. C'est vrai, quelques titres méritent une attention furtive, comme le très old school "Girls", "Medusa's path", "Phoenix", ou bien "Shoot down". Pour le reste, on se demande où est la recherche mélodique : talonné de près par "Action radar", le meilleur exemple du genre reste "The way it is" et ses basses vomissantes, déplorable massacre du "Thriller" de Michael Jackson. Atroce.

Malgré les tubes en série de "The fat of the land", on pouvait déjà le prédire : The Prodigy est en déclin. Un album qui devrait passer presque aussi inaperçu que les récentes prestations solos des membres Maxim et Flint, s'il n'est pas épaulé à grand renfort de coups de pub.