Capture/release

The Rakes

par Emmanuel Durocher le 25/01/2007

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Work work work
22 grand job
All too human


On ne s'attend pas à voir un groupe londonien débuter son premier album par un titre appellé "Strasbourg", une référence à la ville du parlement européen qui fait un peu figure de pied de nez à l'euroscepticisme anglais. Sinon, à l'écoute de "Capture/release", on se rend vite compte que la musique reste dans un registre purement anglon-saxon avec des références impeccables piochant dans le meilleur de ces trente dernières années.

Les morceaux de cette nouvelle version de l'album (les onze de l'édition de septembre 2005 augmentée de "All too human" sorti en single début 2006) sont efficaces et carrés avec un son à la fois puissant et tout en finesse qui doit autant au dynamisme punk de Wire et The Fall qu'à la new wave autodestructrice de Cure et Joy Division et au sens mélodique des Strokes ; de plus, le chant d'Alan Donohoe, qui mêle aussi bien le phrasé de Mark E Smith et la langueur de Julian Casablancas, rajoute une dose de glamour inattendue.

Malgré quelques titres un peu mous ("Distance", "Binary love"), un aspect un brin policé voire un poil académique et un certain nombre de clins d'œil plus ou moins intentionnels (l'intro de "Bullets" pompée sur "Close to me" ou la basse ultra linéaire de "Open your arms" qui remet en mémoire celle de Peter Hook vers 1979), The Rakes font cependant figure de brise salvatrice parmi toutes les formations du revival du rock et compagnie, il n'y a qu'à écouter des titres comme le télégénique "All sparks", "22 grand job", "Retreat", "All too human" ou encore le redoutable "Work work work", c'est bref, concis, laconique, sans superflu…ça déchire pas mal : cela fait une bonne occasion de (re)découvrir le groupe quelques semaines avant la sortie de son deuxième album.