| | | par Alexandre Leroy le 20/05/2003
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| Il faut un certain nombre d'écoutes pour devenir terriblement accro à The Streets. Au début, le son paraît répétitif et simpliste, le flow du rappeur monocorde et peu recherché. Puis, on prend goût aux beats electro beaucoup plus riches que prévus de langlais Mike Skinner (oui, The Streets nest pas un collectif de à sales gueules de LA mais un seul jeune homme) et aux petites finesses dont ils regorgent. Loin du son garage de Londres orienté "dancefloor", le sien est celui de la province, de la désabusée Nottingham en loccurence, et n'a pour unique vocation que d'exprimer la lassitude, la monotonie et la tristesse. C'est sur ces sombres productions que Skinner pose son flow nonchalant et monocorde, un flow simple et lent (las ?), qui ne fait que se poser sur la musique sans jamais s'en emparer. Loin d'être fatigante, cette façon de rapper très personnelle s'accorde parfaitement au sujet qu'il traite. Car cet album "Original pirate material" a aussi le but politique de faire découvrir la vie des "geezers', ces jeunes Anglais dont la vie se résume à regarder la télé jusqu'à six heures du mat, sabrutir de Playstation, fumer de l'herbe avec les potes et travailler la semaine au fast-food de quoi se payer une cuite le week-end. Pas intéressante a priori, la vie des geezers est ici décrite de façon simple et réaliste ("Has it come to this ?"), sans fioritures ("Geezers need excitement"). A chaque écoute, leur univers paraît plus familier, presque complice et c'est précisément là que le disque tire toute sa force : exactement à l'image de son auteur, traversant la vie sans sourciller, intègre et original. |
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