Knock on wood

The Young Gods

par Oli le 02/01/2011

Note: 8.5    

Les Suisses n'ont peur de rien, après Nostromo et avant Underschool Element, The Young Gods délaissent eux aussi les saturations électriques pour s'offrir des sessions acoustiques et un "Knock on wood" dénué de machines et revenant jusqu'à 20 ans en arrière ! Et comme ce best of sans bricolage est accompagné d'une tournée, revenir aux bases du rock n'est pas simplement une passade pour le trio. Et bien qu'ils soient connus pour leur apport, phénoménal, au monde de la musique industrielle, leurs titres et l'ambiance qu'ils délivrent ici ne surprennent pas, les Young Gods sont à l'aise avec l'acoustique et ça fonctionne, une preuve de plus, s'il en fallait, que des bons morceaux peuvent être joués de plusieurs façons sans perdre de leurs qualités.

Les notes claires des guitares remplacent quelques bidouillages samplés ce qui donne beaucoup de chaleur à des compositions qui pouvaient être considérées comme froides voire abruptes (pour certaines) lors de leur sortie électrico-électronique. Les mouvements et les mélodies sont imparables, les rythmes semblent doux, même quand ils sont rapides et l'ensemble est d'une incroyable limpidité, y compris là où les Helvètes aimaient mettre plusieurs couches de sons pour brouiller les pistes...

Aux titres personnels, les Gods ont ajouté trois reprises dont une qu'ils connaissent bien, "Speak low" qui était déjà présente sur "Play Kurt Weill", les deux autres sont tout à fait dans l'esprit de l'ensemble : le tube "Ghost rider" de Suicide parce que c'est un des groupes qui les a influencé (à noter que le Rollins Band ou R.E.M. ont aussi payé leur tribut au duo américain avec ce morceau) et "Freedom" de Richie Havens qui est fait pour être joué sans trop d'électricité (et qui pour le coup mériterait peut-être une reprise électronique...). Pour le reste du track-listing, c'est leur cultissime album "T.V. sky" qui s'octroie la part du roi avec quatre extraits ("Our house", "Gasoline man", "She rains" et "Skinflowers") devant le récent "Super ready / Fragmenté" ("I'm the drug" et "Everythere") et le pionnier "L'Eau rouge" ("Charlotte", "Longue route"). Aucun titre du tout premier album (même pas "Toi du monde"), ni de "Only heaven" ("Donnez les esprits"), pas plus de "Second Nature" ("Lucidogen" ou "Supersonic" sont-ils trop chargés en électricité ?) mais il ne faudrait pas abuser non plus... ou alors réclamer une suite ?



THE YOUNG GODS Gardez les esprits/Ghost rider (Live Swiss Institute New York 2007)