The loyal

Tiger Lou

par Jérôme Florio le 03/07/2006

Note: 8.0    

Derrière ce nom emprunté à un film asiatique se cache le cinéphile et graphiste de métier Rasmus Kellerman. Il a quasiment réalisé "The loyal" à lui seul, en s'imposant en amont de l'enregistrement en studio des directions de travail précises : c’est peut-être grâce à cette clarté dans les ambitions que ce premier album atteint largement ses visées. En guise de fil rouge, nous suivrons la feuille de route du suédois, qui n'en dévie pas d'une semelle.

Sans chute de tension ni remplissage inutile, "The loyal" a été pensé comme un tout plutôt qu'une addition de chansons (ce qui change agréablement des nombreux rois du sprint). Le choix de la simplicité dans les arrangements (formation basique guitares-basse-batterie) apporte un son très dynamique sans pour autant être étriqué – c'est même du gros son, bien taillé pour la scène. Pour une fois, la méticulosité propre aux artistes suédois ne bride pas l'énergie. Une constante est la rythmique au carré (Peter Katis au mixage, pour partie responsable du son d'Interpol) et pour l'essentiel, "The loyal" c'est du "classic-rock" : un disque bien balancé entre tension psychédélique (la slide-guitar sur l'intro "Woland's first" et l'outtro "Woland's last"), plages plus lyriques ("Functions") et accalmies ("National ave."). Le reste est bien caréné (à rapprocher des américains The Constantines, en plus pop).

Cerise sur le gâteau, les textes tournent autour du concept de loyauté (amoureuse, politique – "Nixon"). Intérêt tout relatif pour nous, mais cela fait partie du programme de Rasmus Kellerman. Solide et bien fait, homogène, pas de fausses promesses : "The loyal" l'est en effet avec l'auditeur.