| | | par Frédéric Joussemet le 28/04/2001
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| Ce troisième album est celui de la consécration pour Tito & Tarantula, quittant les salles obscures pour débouler dans les bacs. Le groupe s'est d'abord fait connaître hors des Etats-Unis, par les BO de "Desperado" et "From dust till dawn" (Une nuit en enfer) du bricoleur de génie Robert Rodriquez. La chanson "After dark", qui y accompagnait la danse érotique de Salma Hayek, c'est eux. Mais leur passé est déjà chargé. Peter Atanasoff était guitariste du Butterfield Blues Band dernière mouture, Johnny Vatos batteur de Oingo Boingo et le chef, Tito Larriva, était le leader des Cruzados après avoir chanté avec Bono (une reprise de "Anarchy in UK" !) et composé pour le film de David Byrne "True stories" le morceau "Radio head" (qu'un jeune groupe anglais prendra pour nom !!). Bricoleurs de génie dans leur genre, Tito & Tarantula ont pour les BO qui leur sont confiées le chic d'offrir aux images une sensualité, une accroche, qui inocule instantanément une fièvre lancinante. Mais leur musique vit aussi très bien sans elles, fait jaillir des ambiances parfois lascives et souvent tendues, des morceaux taillés par le cutter d'un rock viscéral. Ils paraissent d'abord classiques, puis la voix de Tito Larriva fait son oeuvre et révèle la bande mexicaine. Lorsque son larynx écorché susurre des histoires d'alcools, d'abandons et de chutes incontrôlées, portées par une guitare en tremolo, résister ne sert plus à rien, juste suivre. Et alors tout suit : la mélancolie de "Silent train", l'hypnose d'"After dark" (un des deux titres live supplémentaires), la rage de "Crack in the world"... Sur cette musique impressionniste le corps accompagne les élévations et les descentes, porté par une énergie sulfureuse (par ailleurs décuplée sur scène). Le tour de force de cet album est sa combinaison d'éclectisme et d'homogénéité, les traditionnelles guitares/basse/batterie rejointes de temps à autre par des claviers, un violon et des éléments programmés. Le tout est à découvrir frappé, un verre de tequila dans une main, un cigarillo dans l'autre, entraîné dans la tourmente par cette garce arachnophile !
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