American doll posse

Tori Amos

par Elhadi Bensalem le 24/06/2007

Note: 7.0    

Aux dernières nouvelles, Tori Amos est plurielle, on le savait peut être déjà (elle nous avait fait le coup de la transformiste avec "Strange little girls" en 2001), mais c'est à présent officiel car Tori, Clyde, Pip, Isabel et Santa se sont toutes révélées en elle comme des déesses antiques (!) et sont tout naturellement aux commandes de cet "American doll posse". Ca doit faire du monde dans la salle de bain à l'heure du réveil, mais ça donne surtout un album de vingt trois titres qui flirte avec l'indigestion, chaque entité ayant sa part du gâteau discographique.

Outre le visuel gentiment sauté, la divine rouquine qui n'en est plus à son premier effort, dévoile un recentrage plus spirituel que jamais, offrant ses chansons à la guerre contre l'évangélisation rampante. A croire que le gouvernement Bush stimule la créativité des âmes alter mystiques. Même si sa belle voix rappelle encore et toujours une Kate Bush quelque peu mainstream ce qui à force peut s'avérer irritant, ses chansons ont des saveurs diverses et franchement pas mauvaises (sûrement grâce à la petite équipe imaginaire).

Cependant on est souvent interpellé par l'inégalité du tout. Les allers retours entre rock encanaillé ("Big wheel", "Teenage hustling") et ballades celtico folk ("Devil and gods", "Father's son"), entre mini tubes très efficacement orchestrés (le très coquet "Programmable soda") et pistes qui servent à rien (l'horrible "Fat slut"), font qu'on est en droit de se demander si elle n'aurait pas mieux fait de limoger un ou deux de ses avatars pour gagner en cohésion. Arrivé au bout, on a l'oreille bouffie de plaisir et malgré tout comme la désagréable sensation de s'être farci à la suite "Les dix commandements" de Cecil B. DeMille et la BO d' "Adieu ma concubine". C'est parfois très prenant et bien joli, mais bigre, que c'est long !