Songs you make at night

Tunng

par Jérôme Florio le 18/09/2018

Note: 7.0    

Pour ce sixième disque qui voit le retour de Sam Genders après dix années passées sur d’autres projets, Tunng continue de tisser un délicat écheveau électronique et acoustique.

Le point d’équilibre est atteint dès "Sleepwalking", qui commence par un picking à la guitare acoustique avant d’être envahie par des échantillonnages et des beats électroniques. La cohabitation se passe bien, mais globalement le côté électro manque un peu de finesse ("ABOP"). De toute manière, plus le disque avance plus le côté acoustique se taille la part du lion, à l’exception de "Dark heart" qui monte les basses. Le cœur de "Songs you make at night" bat autour de chansons qui ont la simplicité de ritournelles ("Battlefront", "Flat land", "Crow") ; on pense parfois à "Blackbird" des Beatles (1968), et le contre-chant de Becky Jacobs, complétant Mike Lindsay, évoque la pop eighties sucrée et enrobée de Prefab Sprout. Après une dernière saccade, comme un soubresaut avant de sombrer dans le sommeil ("Nobody here"), la fin du disque bascule pour de bon. Sur la mélodie de "Evaporate" flotte un esprit folk anglais – filtré, ténu mais présent, avec picking et clarinettes. "Like water", chanté par Becky, abandonne l’auditeur dans un état d'entre-deux, atmosphérique et doucereux.




TUNNG Dark heart (Clip 2018)