To find me gone

Vetiver

par Jérôme Florio le 25/07/2006

Note: 8.0    

Ces deux dernières années, Andy Cabic a passé le plus clair de son temps en tant que membre du groupe de scène de son copain Devendra Banhart ; entre les creux et les bosses de la vie sur la route, il a écrit et enregistré ce deuxième album "To find me gone" – son premier vrai disque solo.

La gestation du premier disque de Vetiver (2004) avait été assez longue : on y croisait Joanna Newsom, Hope Sandoval, Colm O'Ciosoig, venus donner un coup de main à la bonne franquette – et Devendra bien sûr, un gars qui semble assez partageur de son succès. Ce dernier est toujours présent, mais toute la bande d'amis musiciens se fond anonymement dans les chansons d'Andy Cabic. La tonalité générale de "To find me gone" est douce et acoustique, recouverte d'un parfum psychédélique diffus. Cabic, d'une voix encore timide, revisite sans effet de manche les chapelles folk : "Idle ties" ouvragée comme du Buffalo Springfield, "I know no pardon" ballade country-folk classique à la Gram Parsons, sur "Maureen" les accords ont des inflexions de Joni Mitchell. La pedal-steel bosse au four et au moulin : caresses soft-rock seventies, ou volutes Floydiennes ("You may be blue", la longue "No one word" avec des cordes fuyantes qui relaient le chant). L'enfumée et hippie "Red lantern girls" saute brusquement sur un cheval qui fait des ruades électriques. "The porter" porte la marque de la poésie simple et rurale de Vashti Bunyan (au retour de laquelle Andy Cabic a participé) et des comptines étranges de (feu, désormais...) Syd Barrett.

Tout cela est volontiers alangui, "laid-back", on n'aime pas le stress dans la clique d'Andy Cabic et Devendra Banhart : il est très agréable de passer l'été au vert avec Vetiver.