Vincent Delerm

Vincent Delerm

par Francois Branchon le 23/08/2002

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Fanny Ardant et moi


Vincent Delerm cultive le charme discret, réussit à capter l'attention avec trois fois rien, séduit même avec sa chanson phare "Fanny Ardant et moi", écrite avec finesse, la mise en scène cocasse d'un homme désespérément banal amoureux d'une photo, qu'on imagine soigneusement encadrée et trimballée au gré d'humeurs vaguement maniaques. Le ton et le style ne sont certes pas nouveaux (une 'Dominique-Arie' de plus, le ton terne et monotone...) mais le texte révèle un univers poétique non dénué d'humour. Seulement au fil des morceaux, la trame du décor, identifiée le plus souvent par des citations et des références littéraires ou cinématographiques, ne varie pas et tourne au procédé, frôlant même le mépris pour les gens ordinaires (qui vont chez Ikea ou Pier Import et regardent 'les soirées Joe Dassin'...). Parvenir jusqu'à la fin est même gonflant et l'on se demande si la petite folie douce de bobo décalé du début ne relève pas de la simple attitude, une posture en phase avec sa bio officielle - "un néo-romantisme à la Truffaut" serait né - et si son disque ne serait pas qu'un simple masque d'acteur, dont pour le coup on se fiche.