Tummaa

Vladislav Delay

par Hugo Catherine le 05/01/2010

Note: 7.0    
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L'album "Tummaa" a été créé en deux temps. Le Finlandais Sasu Ripatti aka Vladislav Delay utilise deux sources sonores distinctes : d'une part des phrases de percussion sur lesquelles brode le saxophoniste et clarinettiste Lucio Caprese ; d'autre part, des bandes de piano solo enregistrées pour "Tummaa" par Craig Armstrong. En artisan de studio, Vladislav Delay mêle ces sons pour produire une musique distendue, légère, tournoyante. L'ensemble peut tout à fait s'écouter comme un long morceau de piano où viennent se greffer de multiples sons, ou, a contrario, comme un tricotage de piano autour d'une matière électronique et électroacoustique prédéfinie. "Tummaa" alterne electronica délicate et quasi electro-jazz. Ni révolutionnaires, ni anecdotiques, les morceaux, cousus main, sont incongrus, étranges, sensibles.  

Si l'originalité de "Tummaa" s'entend bien, faite de piano résonnant, de beats saccadés, de sons boisés, de bruissements furtifs, de traces mélodiques, de nappes lancinantes, l'étrangeté a parfois ses limites. Au fil de l'écoute, émerge un sentiment de répétition, de petite usure, de voyage pas si tripant, d'imagination moins porteuse. Nous sortons de notre découverte bien sûr ébahis mais aussi un peu las ; ébahis tant les morceaux semblent venir de nulle part, si ce n'est du grand Nord et de ses longs mois de pénombre ; un peu las aussi car nous avons un peu de mal à tenir la distance.  

Hypnotique, "Tummaa" n'est pas toujours une création passionnante. Pourtant, sa délicatesse sonore, faussement aléatoire, ravit souvent les oreilles et peut subjuguer par fulgurance.