Voxtrot

Voxtrot

par Emmanuel Durocher le 14/11/2007

Note: 5.0    

Les quatre garçons de Voxtrot – originaires d'Austin, Texas – ont placé un objectif panoramique en direction du nord. Balayant de la Californie aux îles Britanniques en passant par le Canada et la Nouvelle-Angleterre, leur premier album amalgame allègrement les cuivres de Love, les guitares des Pixies, le lyrisme d'Arcade Fire et le romantisme désabusé des Housemartins et des Pale Fountains (ces deux derniers semblant être leurs références majeures).

"Introduction" est, comme son nom l'indique, une entrée en matière – agréable, inspirée, exaltée – permettant de pénétrer dans l'univers du groupe mais c'est un trompe-l'œil, car les titres suivants déçoivent dans leur ensemble. Malgré quelques refrains accrocheurs, des riffs saccadés et une poignée d'arrangements de cuivres et de cordes convaincants, les morceaux s'enchaînent, imposant le chanteur Ramesh Srivastava, sa voix pénible à la recherche désespérée de Michael Heaton et une musique perdue dans un consensus mou n'osant aller franchement ni d'un bord ou de l'autre. Les chansons intimistes deviennent poussives et larmoyantes (la palme à "Real life version" qui s'aventure sur les traces de l'inimitable James Blunt) alors que les ascensions sonores sont coupées dans leurs élans comme si les Texans cherchaient à faire la bande originale d'un documentaire sur les éjaculateurs précoces.

Il reste à espérer que ces musiciens sincères mais encore trop verts, débrouillards en étant un peu brouillon trouvent leurs marques pour s'imposer de manière durable dans le paysage musical. A l'image des Babyshambles dont ils sont plus que redevables à l'écoute de "Firecracker", ils ont besoin de doper légèrement leur musique pour obtenir un surplus d'âme - on dope juste la musique bien sûr, pas les organismes ou les chats comme Pete…