L'absente

Yann Tiersen

par Olivier Santraine le 22/03/2001

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Le méridien


A la première écoute de ce cinquième album de Yann Tiersen, on remarque les traces de sa Black Session : il est entouré d'une multitude d'invités et les morceaux chantés deviennent de plus en plus nombreux (un titre sur deux), y compris de sa part. Cela surprend d'un personnage qui a débuté par la musique instrumentale minimaliste.

Les invités sont prestigieux ou surprenants et ce sont de vraies collaborations, avec échange de sentiments. Sur les titres de Neil Hannon, de Dominique A ou de Lisa Germano, on retrouve intacts le côté dandy de l'anglais, l'impertinence sourde du français et la sensualité glaciale de l'américaine, mais en plus, Yann Tiersen les entoure de couleurs inédites (oh ! la beauté de "Le méridien"). Tiersen se risque donc aussi à pousser la chansonnette, un tout petit peu, et il progresse (on se souvient d'essais peu concluants sur "Tout est calme"). Il y aura des gens mécontents de cet album, nostalgiques du minimalisme expérimental (mais ce n'est plus une nouveauté depuis la Black session), d'autres heureux de retrouver un peu de tout, du Bach ("Qu'en reste-t'il"), un sample ("La lettre d'explication"), une actrice (Natacha Reignier)...

Tout ça fait un peu grand public, trop large pour être honnête, mais un bon disque néanmoins, même si personnellement je préfère ses folies avec Bastard.