Blue print for a sunrise

Yoko Ono

par Martin Dekeyser le 17/02/2002

Note: 1.0    

La veuve noire confirme en 2001 ses qualités de gestionnaire en matière d'héritage bien plus que de créatrice en matière d'art. Yoko Ono possède depuis la mort de son mari les moyens de ses ambitions et offre régulièrement l'étalage de ses prétentions artistiques (expos, albums). Seulement voilà, à force de cultiver sa notoriété et de faire fructifier ses deniers, elle a fini par enfler comme une baudruche. D'où l'écart significatif entre ses prétentions et la pertinence de ses créations. Sa cuvée 2001, pour laquelle elle a embarqué le fiston Sean, s'étend du reggae ignifugé ("I'm not getting enough") au post-rock rampant ("Rising II"). Avec "Rising II", elle livre plus de douze minutes live de glossolalies (mêlant 'spoken word' et cris) posées sur un tapis de guitares planantes. Une impression de spleen donnée par un soleil levant sentant le crépuscule proche et s'y refusant. Mais le pinard aurait pu passer si l'étiquette n'avait pas été mensongère. Je veux parler ici de l'ego sur dimensionné de la veuve Lennon qui la pousse à donner des leçons en bonne mère supérieure (la pochette de l'album est explicite). Elle s'éprend de la condition de la femme au troisième millénaire en nous criant son désespoir. Si vous voulez découvrir des chanteuses qui s'assument et ont façonné leur carrière seules, jetez vous plutôt sur les albums de P.J. Harvey, Björk voire Madonna. "Blueprint for a sunrise" n'est en définitive que l'œuvre toujours recyclée d'une femme qui semble refuser l'érosion du temps.