Triumphs and disasters, rewards and fairytales

49 Swimming Pools

par Jérôme Florio le 04/01/2010

Note: 7.0    

A priori, aucun rapport entre le nom du groupe et un film bizarre dans lequel Burt Lancaster passe de piscine en piscine ("The swimmer", 1968). Par contre, Emmanuel Tellier reste fidèle à une certaine idée de la pop - "High fidelity", comme l'a écrit Nick Hornby... Avec Chelsea, au tout début des années 90, il payait sans démériter son tribut aux Smiths ; aujourd'hui une chanson de Sufjan Stevens qui passe à la radio ("Birds of a feather") ravive cette croyance inébranlable, et entretenue, dans le pouvoir de la musique pop d'émouvoir comme nulle autre.
Tellier (piano et chant), Fabien Tessier (batterie, piano) et Etienne Dutin (guitares) perpétuent un artisanat soucieux des textes et des mélodies accrocheuses, avec un fond de mélancolie heureuse – cette tentation rarement réfrénée de l'accord mineur placé exprès. "Triumphs and disasters..." a un côté suranné, désuet (les flonflons de "The goodbye song").
Cà et là, on relève quelques tournures de phrases dérivées de Morrissey ("I used to be a sweet boy"... "I'm not the man you think I am"...), peut-être inconscientes ? Aujourd'hui, ce sont le piano et les cordes (réelles ou synthétiques) qui dominent les guitares : c'est une sensibilité plus adulte, qui s'exprime par exemple sur "What becomes of the broken heart" où la voix d'Emmanuel expose un voile témoin du temps qui passe. Les compositions prennent rapidement le chemin d'un certain dénuement, mais c'est un choix paradoxalement presque trop lourd à porter : le milieu du disque s'en ressent, avec des titres assez longs, "The devil says" étant le plus simple et convaincant. "Triumphs and disasters, rewards and fairytales" sonne comme un travail en train de mûrir, qui nous est rendu proche grâce aux valeurs défendues par Emmanuel Tellier.



49 SWIMMING POOLS The goodbye song (Clip 2009)