Invisible moon

Aka Moon

par Fabian Faltin le 31/01/2004

Note: 5.0    

"Invisible moon" de Aka Moon est un de ces albums qui rend la tâche du chroniqueur bien difficile. Beaucoup d'efforts, de bonne volonté, un enthousiasme débordant et malgré ça, peu de résultats.

On veut bien croire que les compositions du saxophoniste Fabrizo Cassal sont autant d'hommages à Ravi Shankar, Shakti ou simplement à l'Inde. Or, elles n'en sont pas même la parodie. Leur complexité est plus apparente que réelle : les idées sont en alternance permanente, collées l'une à l'autre sans que le rapport entre elles ne soit jamais établi ("Dragon" ou "The wedding", de plus de dix minutes). Les membres du groupe savent très bien lire la musique, ça oui, mais ils le font mécaniquement et nerveusement, comme s'il ne s'agissait que de parvenir à la fin de la partition. Les moments subtils sont rares, voire inexistants. Aka Moon est toujours en train d'achever une transition, sans trouver le temps de savourer ses propres idées.

Le tout commence avec le piano rigide et maladroit de Fabian Fiorini, suivi de violons quart de ton à l'indienne. Puis, entrent la guitare électrique et la batterie, pour un moment de défoulement dans leur coin. Au tour de K. Sivaraman de sortir son mridamgam, avant d'être brusquement interrompu par un petit intermezzo de tabla. Le temps de trois mille changements de temps, les violons reprennent de nouveau, soutenus cette fois par un sax, un synthétiseur, et la batterie écrasante de Stéphane Galland. Et ainsi de suite. Peu importe qu'il s'agisse d'un disque de fusion banale comme on en trouve des centaines ou d'un véritable cauchemar genre bazar oriental, cette musique ne parvient tout simplement pas à respirer.