Morceaux qui Tuent Clickity clack Oh ! My mama Heavy walls The pirate's gospel Can you blame the sky ?
24 ans à peine, et un disque sans âge enregistré en 2004, d'abord distribué artisanalement : on n'apprend pas à chanter comme Alela Diane dans une usine comme la Star Academy. Ce n'est pas seulement sa belle voix sauvageonne qui accroche, c'est aussi tout ce qu'elle trimbale derrière elle : Alela est un beau fruit tombé de l'arbre country-folk américain, dont les racines plongent à des générations en arrière. Elle a d'abord appris à chanter en famille, en écoutant ses parents interpréter des traditionnels, un mode de transmission encore vivace dans certaines régions du sud des Etats-Unis – et dont on n'a pas d'équivalent ici. Diane n'est pas totalement responsable de la force qui émane d'elle. Plutôt que de réinventer le genre, elle se glisse dans le flux et en capte l'esprit – d'autres ont été pareillement traversés avant elle, et d'autres le seront encore. Sa voix a encore des accents lointains de tragédie et de solitude (qui ont presque quitté Chan Marshall, de CatPower), qui laissent transparaître des racines noires, gospel. Le disque est très dépouillé, laissant agir le pouvoir d'attraction de la guitare et de la voix d'Alela. Quelques claquements de main, un enfant qui fait les choeurs sur "Pieces of string", de discrètes touches de mandoline et de guitare électrique ("Sister self") ajoutent du relief. Le parfum qui se dégage de "Pirate's gospel" est à la fois intime et authentique, une affirmation de soi autant qu'un hommage.