Actrice toujours en activité, avec une
carrière débutée en 1961 avec Frank Capra ("Milliardaire pour
un jour") et passée par le cinéma européen, notamment les
débuts de Dino Risi ("L'homme à la Ferrari" et "Le
prophète", 1967 et 68, les deux avec Vittorio Gassman comme
partenaire) - Ann-Margret, Suédoise naturalisée américaine mène
en parallèle depuis déjà 1962 à Nashville une carrière de
chanteuse assez discrète. Elle se fait remarquer une première fois
des amateurs de rock en 1964 quand elle partage l'affiche de "Viva Las Vegas" avec Elvis
Presley, une deuxième en 69 quand elle devient une des égéries de Lee Hazlewood (LP "The cowboy and the lady") et une
fois encore en 75 quand elle est au cinéma la mère de Tommy (tiré des Who par
Ken Russell).
En 1964 et 66, Ann-Margret cumule ses deux
casquettes à l'occasion de deux super productions : "The pleasure
seekers" de Jean Negulesco et "The swinger" de George
Sidney et son ahurissant intermède péplum hippie. Les deux
bande-sons composées par des pointures du genre - Newman et Courage
(futurs compositeurs de Star Trek) assez hispanisants pour l'un et
André Prévin pour l'autre - avec des arrangements de Quincy Jone,
sont ici rééditées par él. Entre légèreté innocente à la
Claudine Longuet et cabaret cuir à la Emma Peel, Ann-Margret y
promène une voix douce mais toujours un peu distante, d'une reprise
fine de Willie Dixon ("I just want to make love to you") à
la croonerie assumée ("The good life" de Sacha Distel).