| | | par Francois Branchon le 23/05/2006
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| Amérique 1964, James Brown n'est plus le chanteur de gospel de ses débuts, pas encore l'apôtre du funk, mais un des artisans soul et rhythm&blues que l'Amérique noire est en train de faire connaître à sa sur blanche - le T. A. M. I. Show de cette fin d'année sera à cet égard décisif pour lui - partageant les affiches avec Martha & The Vandellas, Solomon Burke, Joe Tex... Sa musique est déjà classée comme "dynamite" - "I got you (i feel good)" est son single du moment - et les Famous Flames son fantastique groupe de scène, capable de valoriser un Brown déjà danseur étourdissant. Anna King est alors une des choriste des Flames, et l'enregistrement de son unique album solo ressemble à une fleur faite par son patron.
Le Maître offre son groupe de studio, produit l'album, lui choisit des reprises de blues et de soul ("Come and get these memories" de Martha & the Vandellas, "I don't want to cry" de Chuck Jackson...), arrange un duo avec Bobby Byrd ("Baby baby baby") et lui compose même quelques morceaux originaux (signés des pseudonymes Ted Wright ou Jim Jam).
On peut se demander où se situe le véritable intérêt de "Back to soul" : le son et la musique sont (par la force des choses) des décalques Browniens, du hard-bluesy-rhythm&blues-soul aux arrangements incisifs, avec cuivres et orgue, guitare blues ("If you don't think") mais on se prend très (trop) vite à imaginer ces morceaux chantés par "lui" et surtout ce qu'il en aurait fait... à la nuance près qu'il semble peu probable qu'il les aurait enregistrés. Alors morceaux B pour voix B ? Probable...
Abstraction faite de ce contexte, Anna King chante le plus souvent avec conviction et puissance ("Sittin' in the dark", "If somebody told you"...), capable "d'envoyer" ("If you don't think"), son duo avec Byrd est efficace et plaisant (ce sera d'ailleurs un mini hit) et cet unique album est une des curiosités des sixties soul américaines. |
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