La guerre

Antoine

par Francois Branchon le 30/04/2003

Note: 10.0    

En 1965 le choc est brutal, à double titre. L'allure d'abord, en droite ligne des beatniks américains, échappé de "Sur la route" de Kerouac, les yeux au fond du "Catcher in the rye" de Salinger, et dans une France encore aseptisée, qui s'offusquait à longueur de colonnes de journaux de la taille effrayante (!!) des cheveux des Beatles, aux radios bercées par les yéyés, Antoine ne passait pas inaperçu (par la suite avec "Les élucubrations", il n'arrangera pas son cas). Mais surtout, comble de culot, le garçon causait politique ! "La guerre", qui ouvre ce premier EP 45 tours en 1965, met avec fracas les pieds dans le plat antimilitariste, donnant au passage un putain de coup de vieux au "Déserteur" de Boris Vian. Avec en parallèle de petits hymnes à la route ("Autoroute européenne No4"), le premier des routards français peut - avec raison - revendiquer (sans jamais l'avoir réclamé) le statut de (petit) Dylan français, titre dont s'était affublé un peu vite l'opportuniste en santiags et maillot de bain Hugues Aufray.