Arnaque Fire ?
Le savoir-faire d'Arcade Fire est
parfaitement résumé dans l'un de leurs derniers clips, "Afterlife".
Avec la suffisance que leur procure une armoire pleine de Grammy
Awards, les Canadiens s'emparent des techniques situationnistes pour
nous offrir un nouveau chef-d'oeuvre d'auto-promotion. Là où la
bande à Debord détournait un film de kung-fu en le sous-titrant
avec des dialogues marxistes, Arcade Fire détourne "Orfeu
Negro", la Palme d'or 1959 de Cannes (on ne se refuse rien),
en le surtitrant avec les paroles de leur chanson (une abracadabrante
histoire d'amour après la mort dont la poésie à dormir debout est
méticuleusement gravée sur la pelloche, au cas où on ne
comprendrait pas).
Quand la pop music rencontre la tragédie grecque,
c'est un peu Peter et Sloane se prenant pour Orphée et Euridice.
Verdict ? Surprenant, grandiose et, pour tout dire, tout à fait
risible. Le seul truc mythique là-dedans, c'est l'acharnement de
certains à célébrer le pompiérisme.
ARCADE FIRE Afterlife (Clip 2013)