Their first album

Barclay James Harvest

par Francois Branchon le 05/06/2002

Note: 7.0    

Méprisés à la fois par les puristes rock ("trop mous") et progressifs ("trop mièvres"), Barclay James Harvest n'eut jamais les faveurs de la presse musicale, mais se trouva en revanche un large public, séduit par une musique simple (sauf le batteur, facilement démonstratif, manie progressive anglaise), parfaite pour traîner allongé dans les festivals d'été. BJH plaisait à un public dit 'cool', le même qui était fidèle à Jethro Tull ou à Sweet Smoke, public qui grattait le soir après le lycée des chansons faciles à reproduire.

A posteriori, on constate toutefois que l'influence Barclay James Harvest (tout premier groupe signé sur le sous-label 'underground' du même nom de EMI Angleterre) n'a pas été si négligeable, car ici et là, des cousinages apparaissent, avec Genesis par exemple (et pourtant Peter Gabriel ne formera son groupe qu'en 1973), avec les Moody Blues (l'usage du mellotron est immodéré, "Pools of blue", "Brother thrush"...) ou encore avec Procol Harum, pas celui de "Whiter shade of pale" mais le Procol des merveilles à venir "Broken barricades" (1971) ou "Grand hotel" (1973).

Ce premier album est éclectique, comportait à l'origine sept morceaux et en offre treize (!) de plus dans sa réédition (dont sept inédits - on se demande bien pourquoi certains furent écartés). Au-dessus du lot, les bien arrangés "Pools of blue" et "So tomorrow", la ballade acoustique à la guitare et à la flûte "Need you oh so bad" (héritière de la tradition folk anglaise), "I can't go on without you" (ballade harmonica/piano), "Eden unobtainable" malgré des lignes de mellotron et une mélodie qui frôlent la facilité des Aphrodite's Childs et l'excellent "Poor wages", à la mélodie superbe avec une guitare un peu maigrelette mais si bien disposée.