Ben Kweller

Ben Kweller

par Emmanuel Durocher le 01/04/2007

Note: 6.0    

Ben Kweller, aurait pu être joueur de base-ball ou de tennis mais le hasard a voulu que son père Howie soit passionné de musique plutôt que de sport, chose qu'il a transmise à son fils. Le petit Ben apprend la batterie à sept ans puis rapidement la guitare et le piano ; pas encore pubère, au début des années 90, il fonde Radish, un groupe de grunge avec ses petits copains de Greenville, Texas ; rapidement remarqués, ils signent en 1995 avec Mercury (Kweller n'a pas encore quinze ans) qui cherche le "nouveau Nirvana" (rien que ça !) mais les jeunes musiciens n'obtiennent pas le succès escompté et se voient remerciés. Le petit Ben ne se laisse pas abattre, migre vers New York où il côtoie et intègre la foisonnante scène anti-folk, "Sha sha" sort en 2002 puis "On my way" deux ans plus tard.

Ce troisième album est un bel exemple de pop fraîche et lumineuse dans laquelle chanteur s'est essayé à tous les instruments avec le producteur Gil Norton pour seule compagnie ; moins folk et plus rock que ses prédécesseurs, "Ben Kweller" démontre encore une fois une maîtrise plus que convaincante de la rythmique et des mélodies (l'enjoué "Penny on the train back", "I gotta move", "Run"…) et affiche toujours un songwriting élégant et en grande partie autobiographique ("Thirteen" raconte joliment les premiers émois amoureux, "Run" semble évoquer la course effrénée de Kweller depuis l'adolescence). On a l'impression qu'il compose des chansons avec une facilité déconcertante, comme s'il avait fait ça toute sa vie (ce qui est quasiment le cas…), cet atout peut aussi jouer en sa défaveur car l'Américain donne parfois le sentiment de composer comme s'il faisait un boulot comme un autre, donc un peu contraignant, exécuté avec plus ou moins de plaisir et de motivation, d'où ces quelques morceaux ternes ou en demi-teinte par-ci par-là, dommage…