A new way to pay old debts

Bill Orcutt

par Hugo Catherine le 03/09/2011

Note: 7.0    

En avant pour du blues déglingué, sale et gras. "A new way to pay old debts" est un album crade. Les notes de Bill Orcutt sont entrecoupées de bruits de fond, de moteurs d’automobile et autres sonneries téléphoniques. Nous entendons distinctement les débuts et fins des prises de son, comme sur un enregistrement amateur. Mélodies et parasites sont mis sur un même plan ; le superflu en devient essentiel. Mais c’est bien la guitare solo elle-même qui est la plus mal léchée. Loin d’être policée, elle est désaccordée et désarticulée. Elle débite des mélodies lacérées, rustiques. Elle crie, crisse, elle suinte.
 
"A new way to pay old debts" semble exprimer une certaine souffrance. Nous assistons à un combat inégal mais loyal entre le musicien et son instrument, qui subit de multiples maltraitances. Dans sa transe acoustique et nerveuse, Bill Orcutt s’épuise et abime sa guitare. Avec lui, nous embarquons dans un drôle de trip, peu réconfortant, mais saisissant. Nous percevons la douleur associée à l’expulsion des notes, bruits, sons. Dans sa mutilation musicale et sa déjection créatrice, il faut entendre une forme de poésie sonore.
 
La guitare-grattoir de Bill Orcutt sert un retour aux sources radical et ténébreux. Son blues roots et salissant tient la route, use sans s’user.



BILL ORCUTT