L'éloignement

Blue Haired Girl

par Emmanuel Durocher le 11/11/2007

Note: 8.0    

Les Nancéiens de Blue Haired Girl distillent un rock atmosphérique et assez inventif dans lequel les mélodies, travaillées avec soin, côtoient harmonies aériennes et esthétisme délicat. Les sept plages de "L'éloignement" (pour la plupart instrumentales) sont autant de grèves ensoleillées, de dunes glacées ou de criques brumeuses, aucune ne se ressemble mais le thème reste le même. Une boucle sonore évolutive jouée (presque) à l'infini avec de nombreuses variations.

On sent l'influence du romantisme noir et lunaire de Cure dans le premier titre "Superstitious" qui semble s'être échappé de "Faith" ou "Seventeen seconds" alors que sur le suivant plane l'ombre de Diabologum, les enfants terribles du rock français des années 90, "Utérus" est une ballade pop avec voix off faussement gentillette et réellement neurasthénique. L'accent devient slave et sonore sur "Karl & Julie", flamand et sonique sur "Walt" en vibrant comme du dEUS et même catalan avec les expérimentations mélodiques et ludiques du comeladesque "Monégasque".

Ça peut sentir le concept pénible et même si le groupe semble se chercher encore par moments, il réussit à créer une musique addictive qui prend la forme d'un réceptacle de l'oubli – après tout les initiales du groupe BHG ne donnent-elles pas GHB à l'envers…