| | | par Guillaume Cordier le 21/11/1999
| Morceaux qui Tuent The big ship
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| Un disque datant de 1975, qui tient à la fois de l'album pop, avec la très belle voix, forte et sereine, déployée de Brian Eno, et de l'expérimentation, germe du style ambient qu'il est alors en train de créer. Un disque qui part dans tous les sens, dans toutes les directions, et dont le premier caractère est la profusion. De nombreux musiciens sont venus étoffer et embellir les chansons : il y a le violon de John Cale, discret mais si beau, il y a la guitare de Robert Fripp, dont les solos sont époustouflants ("Golden hours"), il y a la basse percutante, il y a surtout les claviers de Eno, qui emmènent très loin, qui projettent dans ce nouveau monde, touffu et lyrique, baroque, dans cette jungle expérimentale. On ne pourra jamais oublier la montée de notes, vertigineuse, désespérément belle de "The big ship". Les morceaux sont assez courts, on les voudrait parfois plus longs, qu'ils durent même une éternité. C'est peut-être le meilleur des albums de Brian Eno, dans lequel il mêle toutes ses influences, où son inspiration est la plus libérée. Mais c'est un album fragile, discret, très accessible, et pourtant à la stratégie décevante, qui construit des atmosphères comme des souffles de l'âme, comme des architectures imaginaires sans durée, presque sans consistance. Un disque baroque, et pourtant léger, insaisissable, éternel. |
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