Welcome home

Butch McKoy

par Jérôme Florio le 20/05/2009

Note: 7.0    

Le territoire d'élection de Butch McKoy, c'est les Etats-Unis d'Amérique. Son premier disque s'appelle "Welcome home", pas vraiment "US Go Home" - ou alors il part avec eux : Butch est un Français qui a dû trop jouer aux cow-boys et aux indiens dans sa tendre enfance, sous un soleil qui lui a tapé sur le crâne.

De la génération "Salut les copains" jusqu'à Howard Hugues aujourd'hui (le chanteur des Annéciens Coming Soon), nombre de nos compatriotes ont choisi l'Amérique comme terre de fantasmes rock.


© Jean-Marie Périer - Eddy Mitchell dans un village western
Eddy Mitchell dans un village western

Sur cette photo (© Jean-Marie Périer), Mister Eddy, accoutré en cow-boy sur un banc public, fait l'effet d'un extra-terrestre aux yeux de la France profonde des années soixante. Butch McKoy produit sans doute le même effet sur sa concierge, et même pire : son style ce n'est pas vraiment la conduite tout confort dans une Chevrolet sur la route 66, mais plutôt le (bad) trip solo dans le désert. Parti plutôt léger (enregistrement sur un huit pistes, guitare acoustique), il y croise l'illuminé David Eugene Edwards (16 Horsepower, Wovenhand), Jeffrey Lee Pierce (Gun Club), voire Win Butler de Arcade Fire : comme eux, ils semble craindre qu'une épée de Damoclès lui tombe sur la tronche. De son autre groupe I Love UFO, Butch importe des influences psychés : le son de synthé aigrelet qui fait parfois surface ("Go away") parvient à évoquer le Pink Floyd de "Shine on you crazy diamond". "Sin", pourtant quasi instrumentale, chasse sur les terres des Doors emmenés par le Jim Morrison chamanique de "My wild love".

Dans tout bon western, il y a une traqueur et un traqué. McKoy joue les deux rôles : à la fois en quête d'une spiritualité qui passe par des chemins bizarroïdes, et effrayé par on ne sait quelles sombres visions. On n'est pas toujours prêt à le suivre jusqu'au bout, mais cette annexion sans complexes et convaincante d'un territoire étranger fait tomber une frontière de plus.




BUTCH MCKOY On and on (Clip 2009)