Hot rail

Calexico

par Francois Branchon le 20/04/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Ballad of Cable Hogue
Drenched


"The black light", le deuxième album de Joey Burns et John Convertino (section rythmique de Giant Sand et accompagnateurs de Vic Chesnutt) avait laissé un excellent souvenir. "Hot rail", son successeur suit la même voie du concept-album country, affinant même le genre, atteignant une beauté accomplie et sans excès, semblant couler de source, aller d'elle-même.

Comme précédemment, Calexico mélange chansons et thèmes instrumentaux et écrit la bande-son d'un road movie imaginaire. Un road-movie qui mélangerait allègrement les genres, passant du western guacamole aux envolées de mariachis ("El picador", "Untitled III"), ou carrément country (la superbe ballade de cow-boy "Drenched") à des enclaves d'atmosphère très européenne ("Ballad of Cable Hogue" aux couplets chantés en français dans le pur style Bardot période Gainsbourg, le laid-back "Fade" et son violoncelle, son vibraphone et sa trompette jazzy). Un road-movie qui respecte en tout cas la loi cinématographique du genre : emprunter des pistes "qui ne mènent pas où elles sont censées mener" ("Drenched").

Les textes sont beaux, la musique a ce qu'il faut de sensualité pour être évocatrice. "Hot rail" au contraire de "The black light" n'offre pas de morceaux immédiatement "poing dans la gueule", mais se savoure doucement et va se peaufiner avec le temps.