The Pye and Dawn records underground trip 1967-1975 - A cornucopia of psychedelic and progressive sounds

Cave of Clear Light

par Francois Branchon le 02/06/2010

Note: 8.0    

On adore aller fouiller les malles des greniers, même quand d'autres fouillent à notre place... Mark Powell, patron du label Esoteric s'est spécialisé dans le rock progressif, c'est son droit. A son crédit, on dira qu'il a l'esprit large, ne détournant pas les yeux sur le folk (Trader Horne), le rock bordelo-psychédélique (Mick Farren et ses Deviants) ou le funk un peu barré (Demon Fuzz).
On accueille donc avec grande bienveillance son exploration méticuleuse des archives de l'honorable maison anglaise Pye (maison-mère des Kinks, Donovan et Petula Clark) et de Dawn, son sous-label crée à la fin 69 pour démarquer ses groupes plus "novateurs" du reste de son catalogue (à la manière de EMI créant Harvest pour héberger ses groupes de "djeuns", les Third Ear Band, Edgar Broughton ou autre Pink Floyd).

La visite dure près de quatre heures, compilée sur trois Cd. Introduit par les obscurs, obsessionnels et sitarisés Bystanders ("Cave of clear light"), le coffret fait défiler des valeurs sures, presque superflues (Donovan deux fois, Status Quo quand ils s'essayaient à être planants), des "qu'est-ce qu'ils foutent là?" (John Kongos, Mungo Jerry), des groupes par ailleurs réédités par Esoteric (les excellents Paul Brett's Sage, les Gallois de Man, Trader Horne, Heron, Fruup, Blonde on Blonde, Jackie McAuley, Pesky Gee, Gravy Train, Icarus, Demon Fuzz et les pénibles Jonesy...) et de vraies curiosités, groupes célèbres quelques jours et vite oubliés : Episode Six (bonne version de "Morning dew"), The Mooche ("Hot smoke and Sassafras" deep-purple-ien), Titus Groan (clones des Nice), le folk alerte de Comus ("Song to Comus"), Quiet World (Moody Bluesien "Body to the mind"), Mike Cooper (le joyeux foutoir free de "Pharaoh's march")... mais aussi quelques hors-sujet, Writing on the Wall (que vient faire ce boogie "Man of renown" ?), Neo Maya ("Ufo", une face B casse-burnes de single : un solo de batterie !) ou Atomic Rooster et Chris Farlowe (qui dénichera le versant underground de "Can't find a reason" ?).

De cette réédition soignée et très bien présentée (un livret digne de Rhino), il est assez difficile à l'arrivée de dégager un style fil conducteur de tous ces titres, tant le spectre proposé est large. Mais couvrir une période aussi vaste (1967-1975) condamnait à accorder une place aux terribles années soixante-dix, quand l'inflation progressive sévissait, métastasant du folk au rock.