| | | par Francois Branchon le 21/11/1999
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| Saludo a chango qui ouvre l'album illustre à merveille les deux mondes qui ravissent Compay Segundo : un démarrage avec une section très soft de clarinettes qui bascule vers une frénésie de percussions, établissant en un clin d'il le pont entre la compassion suave du conservatoire et le culte du dieu afro-cubain. L'idée de cet album semble d'encadrer les racines de Segundo, romantiques, authentiques et profondes, par le chant élaboré de Hugo Garzon et la recherche encore plus grande des cordes de Benito Suarez, de vaporiser un vernis très sophistiqué, mais sans les altérer, sur les images sépia du vieil homme de quatre-vingt neuf ans. Ce disque est à la fois lumineux et doux, chaud et raffiné. Tout y est traité à la perfection, mais jamais de manière ostentatoire, laissant à Compay le soin de diriger la manuvre. De tous les disques cubains qui fleurissent, il faut éliminer toutes les mauvaises herbes (95%), "produits" destinés à faire vendre, des bagnoles ou des tampons. Des cinq restants, celui-ci est parmi les meilleurs, petit bijou rigoureusement indispensable. |
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